Le Black Friday est-il mort ?

Depuis quelques années, le Black Friday est devenu le grand temps fort de la fin de l’année dans l’animation commerciale des sites e-commerce et même des commerces physiques. Ce « vendredi noir » du mois de novembre est l’occasion de proposer des réductions toujours plus folles, mais est-il toujours en phase avec les attentes des consommateurs ?

A l’origine, le Black Friday était un événement commercial américain. En effet, la tradition voulait que le lendemain de Thanksgiving, les américains se ruaient dans les magasins pour profiter des réductions plus qu’avantageuses. La pratique s’est donc transposée sur Internet au début des années 2000, puis a traversé l’Atlantique, et depuis quelques années les principaux sites e-commerçants français en font à leur tour un grand temps fort de leur activité commerciale.

Même si la dinde n’est pas au menu en Europe, les réductions de ce vendredi permettent aux entreprises d’écouler les stocks et de prolonger la période de forte consommation qui précède les fêtes de fin d’année.

Le Black Friday boudé par certaines marques

En cette période de crise sanitaire mondiale et de prise de conscience de l’urgence écologique face aux changements climatiques, des voix s’élèvent contre cette incitation à consommer toujours plus.

Selon une étude*, 38 % des consommateurs français pensent que le Black Friday est devenu synonyme d’une culture de sur-consommation et est un peu démodé.

Certains consommateurs s’en détournent même. L’apparition du hashtag #GreenFriday sur les réseaux sociaux, et en particulier sur Instagram, illustre bien cette prise position.

Il est vrai que pour les petites enseignes, il est difficile de rivaliser avec les géants de l’e-commerce, comme Amazon, Cdiscount, et autres places de marché, en ce jour de réductions « canons ». Peut-être n’ont elles d’ailleurs pas intérêt à le faire ? Elles ne feraient que réduire leur marge sans que cela ne leur permette de réaliser un chiffre d’affaires record ou ne leur rapporte au final beaucoup de nouveaux clients.

En outre, pour certains produits et surtout certaines cibles de consommateurs, le Black Friday ne correspond certainement pas aux valeurs de la marque, donc à quoi bon faire comme tout le monde ?

Des alternatives au Black Friday

Un collectif de marques « Made in France » a lancé le Bleu Blanc Rouge Friday, une alternative locale au Black Friday. Crée par la marque de gourdes Gobi en 2020, cette deuxième édition rassemble 14 marques qui proposent une sélection de produits entièrement fabriqués dans l’Hexagone.

Les salles de sport Neoness détournent l’événement du vendredi noir en créant le black fit day, des cours du soir ambiance night club avec des bracelets fluorescents : une façon de proposer une nouvelle expérience un peu plus fun à leurs cibles !

La start-up française Ankorstore, leader européen des grossistes en ligne, s’engage aux côtés des boutiques indépendantes contre les géants du e-commerce et de la grande distribution. Grâce à sa marketplace, Ankorstore donne la possibilité aux petits commerçants de se démarquer et d’avoir une visibilité plus importante grâce à sa plateforme en montrant les créations et les produits Made In France des commerces indépendants locaux.

Le Black Friday aura bien lieu

Les comportements d’achat des consommateurs évoluent, comme le montre l’étude Sitecore* :

• • 38 % souhaitent visiter davantage les petits commerçants indépendants.
  • 35 % vont faire leur achat en personne dans les enseignes nationales.

De plus en plus d’acheteurs semblent donc davantage attentifs à l’origine des produits et auront tendance à privilégier le commerce local et les produits fabriqués en France.

De plus, pour les fêtes de fin d’année, les consommateurs se concentreront sur ce qui compte :

• • 56 % des consommateurs veulent que leurs cadeaux aient une signification et une histoire plutôt que d’offrir un simple produit.
  • 69 % préfèrent des cadeaux de Noël basés sur l’expérience plutôt « qu’acheter plus de choses ».

Mais, le Black Friday sera toujours d’actualité en 2021 : 60% des consommateurs français feront des achats le 26 novembre et en particulier les plus jeunes : 77 % des 18-44 ans, et le e-commerce sera plébiscité puisque 43 % des consommateurs prévoient d’acheter en ligne.

* Étude Sitecore, leader mondial des logiciels de gestion de l’expérience digitale, réalisée en juin 2021.